Il floconne dans ma mémoire
Des poussières de roses closes
Comme il neige un soir d'hiver sans espoir :
Des pétales, exhalant une prose,
Cristallisent la ville endormie
Sous le grand linceul blanc de l'oubli:
Il neige dans ma mémoire des flocons
De carillons d'église de mon enfance
Qui se sont désormais tus dans l'errance
De nos rêves de gloire que nous portions:
Nous, enfants insouciants, cheminions
Dans cette innocence de nos jeux enfantins.
Il neige dans mes yeux tant d'images éparses
De ces allées qui ont pris d'autres chemins,
Que toutes les roses et les fleurs comparses
Ne suffiront à contenir tous ces instants,
Qui murmurent à nos sens leur chagrin ;
Et, quand Ronsard et verlaine*, au jour naissant,
Auront épuisé (sous ma main) leurs alexandrins,
Il Perlera, sous ma plume, des goûtes daurore,
Que cueillera la rose sous le soleil d'or.