Archives par mois : mars 2016

des faons
le faon fend les airs : il galope
pour échapper à tous ses prédateurs
qui sont par chance, un peu myope :
il défendra sa vie avec hardeur

ses yeux de biche n'attendriront pas
ceux, pour qui tuer, n'est juste qu' un sport :
la traque est un jeu bien plus qu'un repas,
pour un coeur qui, à jamais s'endort

son regard terrorisé, pourtant, pourfend
les jeunes yeux enfantins encore innocents
survie considérée comme un amusement
pour des bourreaux des coeurs dont l'odeur du sang
emplit toutes nos forets de leur triste chant

comme un animal mis en un cage,
les sens du chien sont souvent aux abois
compagnon que, parfois l'on saccage,
assoifé de caresses, il les boit

attendant le moindre geste, il nous supplie
de son doux regard humide, de le tirer
de ce marécage qui ensevelie
toute sa joie dans le tombeau des deniers.

affectueux compagnon au doux pelage
si réconfortant pour nos moments de doute
tu es notre plus fidèle condident

n'oublions jamais que tout être vivant
a un coeur qui bat et que, quoiqu'il en coûte,
nous devons le traiter avec hommage

dans les pleines du souvenirs, son regard
ose effleurer les restes d'un temps révolu :
doux rêve, réveillé sous son oeil hagard,
par le parfum de la douleur du temps perdu

il inonde les pleines du temps présent
de flétrisures d'émotions entrevues,
desomais égarées sous l'enivrement
d'une joie factice, d'un coeur, d'amour, éperdu.

profondeur du coeur des mers enseveli,
n'oublie jamais que le fruit d'un instant
d'égarement quelque par en toi, vit.

Silence amer, deploie tes ailes vermeilles
afin que tu illumines chaque moment
de tous mes songes longtemps mis en sommeil.